Trains Rennes-Paris : à bout de souffle ?

Le quotidien de nombreux consultants et professionnels travaillant à Paris mais résidant en Bretagne devient de plus en plus compliqué. Leur calvaire : réserver une place à bord des trains SNCF à destination de la capitale. Cette situation perdure depuis plusieurs mois et suscite quelques interrogations.

Les trajets Rennes-Paris, une équation délicate pour les travailleurs

Vincent, professionnel de l'informatique, se déplace chaque semaine de Rennes vers Paris pour honorer ses missions. Une habitude rendue possible depuis son déménagement à proximité de la gare Rennaise six ans auparavant.

Un choix guidé par la passion pour son travail et l'attrait pour sa région d'origine, la Bretagne. Sans le service de la Liaison à Grande Vitesse (LGV) de Juillet 2017, l'équilibre semblait introuvable.

Des difficultés croissantes de réservation

Cependant, ces derniers mois ont été marqués par des difficultés grandissantes pour réservé un billet. Visiblement, les heures de pointe constituent un dilemme majeur pour de nombreux voyageurs, avec des billets qui doivent être réservés longtemps à l'avance.

Le cas du départ du lundi matin est révélateur : pour avoir la certitude d'avoir une place, Vincent est souvent contraint de réserver deux mois en avance. Un constat partagé par une avocate Rennaise également habituée de ces navettes.

Des trains complets à l'heure de pointe

De notre côté, nous avons tenté, en vain, de réserver un trajet Rennes-Paris pour arriver avant 9h30 un lundi matin sur le site de la SNCF. Les places venaient à manquer une semaine en avance pour les cinq premiers trains.

La SNCF, sollicitée pour évoquer la fréquentation sur la liaison, a écarté nos interrogations, invoquant la confidentialité et l'ouverture du marché à la concurrence.

La réponse ambiguë de la SNCF

Toutefois, quelques réponses ont été fournies quant à l’affluence des usagers. « L‘offre TGV Paris-Rennes rencontre un beau succès depuis son lancement en 2017 », précise la SNCF. Saturée, la liaison Rennes-Paris ? Il semblerait que ce ne soit pas un sujet pour l'entreprise ferroviaire, rappelant qu'au mois de septembre, plus de 100 000 billets n'ont pas été vendus sur cette liaison.

Malgré cette réponse, beaucoup de voyageurs affirment le contraire, signalant des trains mats débordés aux heures de pointe. Des témoignages rapportent également la présence de passagers sans place assise, obligés de s'installer au bar du train.

Des trains bondés malgré un service flexible ?

La SNCF justifie la présence de passagers sans places assises par le récourse à l'option « Échange Garanti », spécialement conçue pour les tarifs Pro. Ces passagers peuvent modifier leur billet jusqu'à 30 minutes après le départ du train même si ce dernier est complet. Selon l'entreprise, ces clients seraient parfaitement conscients des conditions de leur voyage.

Ce dispositif pourrait cependant générer une surabondance de demandes sur certaines lignes. Face à cette situation, certains navetteurs pensent que la capacité de la ligne atteint ses limites.

Une situation qui risque de s'aggraver

Ce phénomène pourrait s'intensifier au fil des élans. Selon l'INSEE, la LGV et les coûts immobiliers nettement inférieurs en Bretagne attirent de plus en plus d'actifs Franciliens dans la région.

En 2020, avant la crise sanitaire, la métropole du Grand Paris comptabilisait le plus grand nombre de navetteurs, majoritairement des cadres et des résidents Rennais. Ce phénomène semble s'accentuer avec le temps.

L'avenir des navettes SNCF Rennes-Paris

Face aux trains souvent complets, le président de la Région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard, se montre plus critique vis-à-vis de la SNCF. Selon lui, une saturation est bel et bien réelle sur les trajets business en semaine, posant des interrogations pour les navetteurs partant de Rennes. Devra-t-on assister à une hausse des capacités ?