Quand la SNCF recrute des chasseurs entre Rennes et Saint-Brieuc

Une augmentation significative des collisions entre les trains et la faune sauvage est constatée en Bretagne, avec 114 incidents en 2021, 153 en 2022 et probablement plus pour cette année. Marine Le Lay, spécialiste chez SNCF Réseau, note une multiplication par trois de ces collisions en cinq ans. Ces incidents ont des conséquences non négligeables pour l'entreprise publique, notamment en termes de retards de train et de coûts financiers.

L'augmentation du phénomène de collisions entre trains et faune sauvage expliquée

Ces collisions sont plus fréquentes entre octobre et janvier, lorsque les créneaux horaires de circulation des trains coïncident avec le lever et le coucher du soleil, et que les animaux sauvages sont plus actifs. En outre, les animaux traqués pendant la saison de chasse peuvent se réfugier près des voies ferrées, une situation qui engendre des risques d'accidents.

Impacts considérables sur la circulation ferroviaire et incidences financières

Les retards causés par ces incidents s'élèvent à 11 000 minutes pour les trains bretons en 2021. Ces délais sont scrupuleusement calculés puisque chaque retard dépassant cinq minutes doit être justifié par le conducteur. De plus, une collision peut entraîner un retard de 40 minutes à 3 heures, et peut également affecter les trains suivants. Côté finances, le coût des collisions est estimé entre 50 000 € et 100 000 €, selon le type de train impliqué (TGV ou TER). Ce montant représente un poids considérable pour la SNCF

Une réponse proactive : un partenariat innovant avec les chasseurs

Afin de remédier à cette situation, la SNCF a mis en place un partenariat inédit avec les chasseurs costarmoricains. Ce programme a pour objectif de "réguler" les populations de sangliers et de chevreuils à proximité des voies. En profitant d'un arrêt temporaire de la circulation ferroviaire pour des travaux à Rennes et à la Brohinière, la SNCF a invité les chasseurs à intervenir sans risque. Plusieurs chasses administratives ont donc été organisées à Yffiniac, Plénée-Jugon, Lamballe, Caulnes, Plestan, Noyal ou Pommeret, supervisées par des lieutenants de louveterie, à savoir des chasseurs désignés par la préfecture.

Aboutissement de l'opération "coup-de-poing" avec les sociétés de chasse des Côtes d'Armor

Les présidents de différentes sociétés de chasse ont récemment organisé ensemble l'opération "coup de poing" de ce week-end avec la SNCF. L'effet immédiat et l'efficacité globale de cette action restent à évaluer, même si cette approche proactive pourrait bien se révéler être un pas fiable vers la réduction des collisions entre trains et animaux.