Analyse : le coût des billets de train est-il vraiment exorbitant ?

Le coût élevé des billets de train est une préoccupation majeure pour beaucoup de Français, surtout maintenant que plus de 25 millions d'entre eux sont en voyage pour les vacances. Cette préoccupation reflète un sentiment qui persiste depuis quelque temps. Un sentiment qui a été confirmé et amplifié par un récent rapport qui a révélé que le coût du transport ferroviaire peut parfois dépasser celui de l'aviation. Cependant, peut-on réellement expliquer cette incohérence dans les prix de transport? Essayons d'éclairer un peu le sujet.

Le train plus cher que l'avion : un exemple concret

Une comparaison simple basée sur une date aléatoire le 17 août donne la preuve que l'on pourrait payer un billet d'avion de Paris à Marseille à 23 euros tandis que le même trajet en train coûterait 69 euros. Le comble étant que voyager en train exigerait 1h48 de plus que par avion. Cette constatation, bien que surprenante, illustre parfaitement la frustration du quotidien des Français envers le coût du transport ferroviaire.

Une augmentation constante des coûts du transport ferroviaire

La SNCF, régulièrement et surtout en été, reçoit de nombreuses plaintes concernant ses prix. En effet, une enquête conduite le 26 avril dernier révélait que 53% des répondants pensent que le coût du train a grimpé ces dernières années. De plus, 58% ont exprimé le désir de voir les prix baisser. Selon l'Insee, cette année a vu une hausse de 8% des prix des voyages en train. La SNCF conteste quant à elle ces chiffres et estime l'augmentation des coûts à 5%, due principalement à l'inflation.

Une réponse gouvernementale positive mais partielle

L'annonce de Clément Beaune, ministre des Transports, de rabais sur les billets Intercités et TER au cours des premiers grands départs de la saison semble témoignée d'un certaine prise de conscience. Cependant, le forfait TGV, qui se positionne comme le type de train le plus privilégié pour les vacances, a été exclu de cette mesure incitative. C'est donc une déception pour beaucoup de Français.

Ici et là : le "yield management"

En tant qu'entreprise privée, la SNCF se doit de générer des profits. Ainsi, certains billets peuvent coûter plus cher que d'autres même s'ils parcourent les mêmes distances et sont réservés pour les mêmes dates. En réalité, de nombreux facteurs contribuent à la fluctuation des prix tels que la date de réservation, l'offre et la demande, le taux d'occupation et l'inflation. Ainsi, il est souvent recommandé de réserver ses ticktets le plus tôt possible et avec flexibilité.

La taxe des voies ferrées : une charge conséquente

Selon Bruno Gazeau, président de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports, lors de l'achat d'un billet de train, on paie pour le droit de circuler sur les voies ferrées. En France, l'utilisation des voies ferrées est soumise à une taxe qui peut représenter jusqu'à 40% du prix des billets de train. L'augmentation de cette taxe ne cesse de s'accroître. L'ART a annoncé une augmentation de +7,5% en 2024 pour les TGV et +8% pour les TER...

Le paradoxe du transport ferroviaire

Un rapport récent de Greenpeace a démontré que le train est 2,6 fois plus cher que l'avion pour une liaison transfrontalière. Une anomalie attribuée par Greenpeace à une fiscalité imparfaite qui favorise les moyens de transport polluants aux dépends des options plus eco-friendly. Face à cette guerre entre le rail et l'air, le gouvernement a fait un premier geste en interdisant certaines lignes aériennes pour privilégier les alternatives de train de moins de 2h30. Seulement, à quel préz ?